mercredi 28 novembre 2012

PAWLOWSKI Ignace (22)


(Un infirmier au travail près d'un malade vers 1960)




C'est un malade d'origine allemande ou polonaise âgé d'une cinquantaine d'années ou plus.
Quand on veut lui parler, il prononce des mots incompréhensibles et frotte ses doigts sur le bord de la table ou sur sa charrette où il est toute la journée car il a une jambe paralysée.
Quand on lui fait ses piqûres parfois il nous repousse la main ou donne des coups de poings et à ce moment, il sourit.
Il ne mange pas beaucoup, si on veut le forcer, il nous tend l'assiette et la fourchette pour nous faire comprendre qu'on doit le manger nous-mêmes.
Il n'est pas propre sur lui-même et il crache un peu partout, sur son lit, sur lui-même ou sur le sol.

28 janvier 1962

Source image : M. Jansens

 

PINCHON (19)






Âgé d'une cinquantaine d'années, c'est un homme qui est sourd-muet et aveugle, au visage extrêmement ridé.

Il s'énerve sitôt que l'on ne fait pas ses désirs et souvent croit se venger en renversant sans sa chambre son pot ou son urinal.
Parfois il frappe quand on veut le coucher ou le faire lever et même quand on vient lui faire une piqûre.
Dans ses périodes calmes, il fait comprendre qu'il doit faire ses besoins et ses signes sont assez précis pour que l'on comprenne.
En dehors de ces périodes il est incontinent et on ne saurait dire si oui ou non c'est volontaire.             
  
25 janvier 1962

Source image : La Vie

 

MAYEUR Séraphin (11)

(Tiroir à médicaments à Lommelet)






Il est âgé de 50 ans ; malade très gros, se déplaçant doucement jambes écartées à cause de ses testicules qui sont atrophiés par une hernie. Quand il respire, il gonfle ses joues pour souffler. Il a des yeux à la fois rieurs et hébétés.
Quand il parle, il faut bien tendre l'oreille pour comprendre ce qu'il dit car il s'exprime entre ses dents et en patois.
Il parle souvent des gendarmes de St Pol qui vont venir le chercher, que l'hospice de St Pol est là en face.
Parfois, quand on lui donne ses médicaments, il jette son gobelet à terre avec son contenu et nous regarde pour voir nos réactions, semble-t-il.
Il ne travaille pas dans le service et passe sa journée assis dans un coin à parler seul par moment.
Il n'est très propre dans sa tenue. 
  
16 janvier 1962

Source image : Virginie Rooses 

 

COELHO DE BARROS JOAQUIM (10)

(Un des couloirs de Lommelet)






C'est un malade d'origine portugaise parlant mal le français mais arrivant quand même à expliquer ses désirs, il est âgé d'environ 60 ans. Il oublie vite ce qui s'est passé, où se trouve sa chambre.
A présent, il arrive à marcher en se tenant aux lits mais sitôt qu'il ne se tient plus, ses jambes ne le portent pas.
S'intéresse à tout ce qui se passe dans le service et s'inquiète que certains malades sont habillés alors que lui est en pyjama et il réclame souvent un pantalon comme les autres.
Quand il est dans sa chambre, il n'arrête pas de la journée, il bouge tous les meubles et les remet en place ensuite.
  
13 janvier 1962

Source image : Virginie Rooses 

 

DANEL René (9)


(La cour intérieure de l'hôpital de Lommelet vers 1960)






C'est un jeune malade de 20 à 25 ans, au visage mince, portant une cicatrice au front.
Il semble continuellement en pleine sudation.
Il est secoué de tics des bras et des jambes qui se produisent à peu près toutes les minutes, et parfois même il crie en même temps que surviennent ces tics.
Il voudrait bien s'occuper dans le service, mais il ne peut malheureusement pas à cause de son état ; malgré, il aide un peu les travailleurs qui s'occupent du linge sale.
Quand on lui donne un nouveau traitement, il s'inquiète de savoir ce que c'est et pourquoi on lui fait telle ou telle piqûre ou tel nouveaux médicaments.
12 janvier 1962

Source image : M. Jansens

 

AUDEVAL Désiré (8)


 (L'entrée principale de l'hôpital de Lommelet vers 1960 à Saint-André-lez-Lille, 59)






Il est âgé et doit avoir environ 70 ans et pourtant quand il parle il a un air enfantin ; il a les cheveux blancs, un regard rieur qui cherche souvent à comprendre ce qui se passe. Il porte son casque qui le protège dans ses chutes, mais quand il a envie seulement, car il est très têtu et quand il ne veut pas le mettre on peut lui mettre 20 fois dans la matinée, il l'enlèvera à chaque fois. Quelquefois il est assis dans un coin et il se met à chanter de vieilles chansons de son temps.
Il lui arrive souvent de saigner du nez et alors ces jours-là, il reste couché de lui-même.
A table, il ne veut pas boire la boisson qu'il appelle de la bière et il ne boit que de l'eau.
11 janvier 1962

Source image : M. Jansens